Dijon, Lyon, Angers… Ambassadrices de la smart-city

Jeudi 16 février 2023
Dijon, Lyon, Angers… Ambassadrices de la smart-city

Les films de science-fiction ont façonné notre imaginaire collectif : les villes du futur y sont parcourues en voitures volantes au milieu de gratte-ciels gigantesques. Loin de cette représentation fantasmée, la vraie smart city est celle qui ne se voit pas.

Des villes comme Bordeaux, Lyon ou Paris investissent dans des projets de ville intelligente et s’affirment comme les locomotives des smart cities en France.

Ces investissements consistent à développer des moyens numériques pour glaner des informations par le biais de capteurs. L’objectif ? Réaliser des économies, optimiser l’organisation et proposer de nouveaux services à leurs citoyens.

Aujourd’hui, ces villes précurseures ont entraîné dans leur sillon au moins 25 villes et métropoles françaises qui se sont dotées d’un.e responsable pour piloter cette stratégie. Focus sur trois villes françaises en avance.

Devenir une smart city : pourquoi et comment faire ?

Les smart cities visent à accroître l’efficacité des services publics et faciliter la vie de leurs concitoyens. Pour y parvenir, les villes investissent dans différentes initiatives :

  • Économies d’énergies
  • Environnement
  • Santé
  • Mobilité
  • Sécurité

L’objectif des métropoles françaises est d’améliorer la qualité de vie de tous : visiteurs, habitants, travailleurs et entreprises. Les initiatives de type smart cities naissent souvent d’une volonté de moderniser l’administration de la ville par le biais de technologies digitales.

Concrètement, cela peut se matérialiser par la mise en place d’un réseau “bas-débit” ou “basse consommation” de type LoRa. Couplé à l’installation de différents capteurs dans toute la ville, ce réseau permet de déployer :

  • une couverture étendue de la vidéoprotection
  • des stations de contrôle et d’analyse de la qualité de l’air
  • la détection de présence sur les lampadaires d’éclairage public
  • le suivi en temps réel du taux de remplissage des bennes à ordure

Certaines technologies utilisent les données de la ville. Une fois agrégées et analysées, elles permettent d’autres applications grâce à l’intervention de l’Intelligence Artificielle, d’algorithmes et du Big Data :

  • vidéo-verbalisation des véhicules stationnés sur les parkings ou la voirie
  • anticipation des pannes sur les infrastructures
  • régulation du trafic en temps réel

Dijon : une smart city tout-en-un

Dijon a fait le pari de cultiver une intelligence multisectorielle qui la distingue des smart cities françaises. Le cœur de ce projet repose sur un poste de pilotage unique, baptisé OnDijon.

Il permet d’administrer l’espace public de Dijon et 23 communes limitrophes en un seul lieu.

Ce projet résulte de la collaboration de nombreux acteurs territoriaux et regroupe une cinquantaine de personnes pour fonctionner.

Ce centre névralgique numérique a pour objectif de réduire les coûts de fonctionnement et d’améliorer la gestion de l’espace public. Cela se caractérise par :

  • le pilotage de la maintenance
  • le déploiement des forces de l’ordre ou services d’urgence en cas d’accident
  • la fluidification du trafic en contrôlant les feux de signalisation et le remplissage des parkings
  • la gestion à distance de l’éclairage public

A l’issue de 12 ans d’expérimentation, Dijon table sur près de 65 % d’économies d’énergie grâce à la gestion intelligente de l’éclairage urbain notamment. Dans l’optique de bâtir une ville durable et intelligente, la cité dijonnaise développe également de nombreux écoquartiers. Ils favorisent l’inclusion et la mixité grâce à des loyers modérés et sont largement végétalisés pour créer des îlots de fraîcheur dans la ville.

En 2022 à Dijon, ce sont plus de 180 bâtiments connectés au centre de pilotage, 140 km de fibre optique pour près de 105 millions d’euros investis !

Lyon : pionnière sur les smart grids

L’initiative “Lyon métropole intelligente” est menée par la Métropole de Lyon en concertation avec les acteurs locaux et habitants. Il s’agit d’une modernisation transversale de l’ensemble des métiers de la ville pour créer de l’innovation.

Ce vaste projet repose sur 5 axes principaux :

  • La qualité de l’air : avec ses partenaires locaux, Lyon tend à co-construire des solutions innovantes et collaboratives pour relever le défi de la qualité de l’air.
  • Les réseaux intelligents : Pionnier de l’expérimentation des smart grids en Europe, Le Grand Lyon est acteur de la préservation des ressources énergétiques grâce au pilotage des consommations.
  • la gestion intelligente de l’eau : Lyon utilise les nouvelles technologies pour préserver au mieux la ressource hydrique tout en innovant dans le service aux usagers. Depuis 2015, le service public de gestion de l’eau est confié à Hublo, un centre de supervision global pour l’exploitation de la ressource.
  • L’ouverture des données : La capitale des Gaules œuvre pour l’open data et instaure un service public de la donnée.
  • Le social : Depuis 2017, la Métropole mène des actions de prospective sur la refonte des quartiers prioritaires de la ville (QPV) dans l’optique de la smart city. Les principaux leviers sont la médiation numérique, l’inclusion et la réduction des disparités sociales.

Angers : cap vers les économies d’énergie grâce à la smart city !

A l’instar de Dijon, le projet de smart city déployé par Angers repose sur un Marché Global de Performance. L’investissement consenti par Angers est de 121 millions d’euros sur 12 ans pour financer leur projet d’envergure. Celui-ci comporte des objectifs de performance ambitieux : 101 millions d’euros d’économies sur la durée d’amortissement du projet, soit 25 ans. Pour garantir ce résultat, la ville a prévu des pénalités pour Engie si les économies ne sont pas à la hauteur.

Ce marché implique, à terme, le déploiement de nombreux outils :

  • 50 000 capteurs disséminés dans la métropole Angevine
  • 30 000 lampadaires destinés à basculer en LED
  • 10 000 mâts et 5 000 armoires électriques connectés pour un pilotage sur mesure de l’éclairage, à l’échelle d’un quartier

Angers a pour ambition la réduction :

  • de 66 % de la consommation d’énergie dédiée à l’éclairage public. Avec la flambée des prix de l’électricité cela représente entre 3 et 4 millions d’euros économisés par an.
  • de 20 % de la consommation énergétique des bâtiments (chauffage, production d’eau chaude sanitaire…)
  • de 30 % de la consommation en eau

D’autres villes se sont lancées dans un projet de smart city avec l’emploi de solutions innovantes :

  • Rennes métropole développe un réseau IoT pour connecter l’ensemble de ses capteurs et dispositifs en minimisant les consommations énergétiques.
  • Toulouse métropole se dote d’un wifi linéaire public, gratuit et accessible pour tous
  • La métropole de Nice Côte d’Azur expérimente un système de reconnaissance faciale

Aujourd’hui, l’envolée des prix de l’énergie pèse lourd sur les collectivités. Devenir une smart city permet de piloter et réduire drastiquement ses consommations tout en apportant des services supplémentaires à vos concitoyens. Et si la prochaine smart city, c’était vous ?

Quels sont les enjeux RSE des bâtiments connectés publics ?

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