Comment la gestion des flux dans l’espace public participe-t-elle au développement de la mobilité durable ?
Les données sur la mobilité ne cessent de croître, étant donné que les sources sont de plus en plus nombreuses. Plutôt que de les laisser se disperser, l’administration publique préfère collecter les informations pour ensuite les partager. Le but est que chaque protagoniste de la mobilité (publique et privée) coordonne ses actions afin de trouver des solutions pérennes. Le regroupement des ressources a pour but de diminuer l’empreinte carbone dans les communes et de faciliter l’accès aux services utiles. Décryptage.
Gestion des flux : les données les plus utilisées
Depuis le 24 décembre 2019, les données statiques et réelles sur les déplacements des usagers sont utilisables et accessibles. Cette modalité est imposée par la loi d’orientation des mobilités (LOM).
Des données ouvertes
Selon la LOM, les autorités organisatrices des mobilités (AOM) doivent fournir des données de transport ouvertes et interopérables. Cette obligation est effective depuis le 1er décembre 2021. Grâce à l’ouverture des données de mobilité, les passagers ont accès aux informations dont ils ont besoin. Ils peuvent également planifier leurs itinéraires. L’Autorité de régulation des transports (ART) veille à ce qu’elles restent accessibles à tous. Les avantages procurés par les données ouvertes sont nombreux :
- Gagner en efficacité : leur usage en temps réel facilite l’accès aux informations ;
- Ajouter des renseignements utiles pour un service ou une application : des détails sur la ponctualité des trains ou la résolution des contretemps sur les voies ;
- Optimiser la performance dans le secteur des transports : améliorer les services proposés grâce au partage des données.
Les données au format General Transit Feed Specification (GFTS)
GTFS, aussi appelé flux statique, recense les horaires de transports en commun. Se présentant sous forme de fichier commun, il mentionne aussi les données géographiques assimilées à ces horaires. Grâce aux flux statiques, les agences publiques peuvent divulguer les renseignements sur les transports en commun. Un flux en temps réel peut être ajouté afin de compléter le GTFS. Ce qui est extrêmement bénéfique aux passagers :
- Heures de départ et d’arrivée actualisées, pour une meilleure planification des itinéraires ;
- Notifications des retards du service (au préalable), pour éviter la moindre complication ;
- Expérience voyageur optimale, pour fidéliser les usagers, et ainsi accroître le nombre de personnes utilisant les transports en commun.
Les données des IRVE
Selon l’arrêté du 4 mai 2021, les collectivités locales développant un projet d’installation d’IRVE doivent publier les données statistiques. Il s’agit des caractéristiques techniques et de la localisation géographique des installations. Ces données sont à partager dans un délai d’un mois après leur mise en marche et à diffuser sur une plateforme accessible à tous. L’objectif est de constituer un registre national sur les Infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE).
Hormis les informations citées ci-dessus, le public bénéficie d’un accès à d’autres données, comme :
- L’identité de l’aménageur et l’installateur des stations de recharge ;
- Les spécificités techniques de chaque recharge ;
- Les conditions d’accès et de règlement ;
- Le branchement au réseau ;
- L’immatriculation de la station.
Les données pour mieux agencer les pistes cyclables
Les maîtres d’ouvrage chargés des aménagements cyclables possèdent enfin leur base de données. Le Schéma de données sur les aménagements cyclables facilite la publication des informations en OpenData. Grâce à cet outil, les gestionnaires de voiries partagent librement les informations sur les agencements cyclables avec leur réseau d’utilisateurs.
Une Base nationale « Aménagements cyclables » a été mise en place pour compléter le Schéma de données. Cette plateforme permet de centraliser tous les jeux de données disponibles. Elle est répartie en deux parties :
- La base des données publiées par le biais du Point d’accès national (PAN) aux informations ouvertes de transport. Celle-ci est édictée en OpenData par les collectivités. En outre, elle est régulièrement mise à jour grâce à l’ajout de nouvelles données ;
- L’autre base des données se présente sous forme de Schéma de données. Actualisées chaque mois, les informations sont cartographiées sur OpenStreetMap. Grâce au schéma, le public trouve plus facilement les itinéraires des voies écologiques et véloroutes sur le réseau national.
Les informations récupérées
À l’ère du digital, les communes ont besoin d’informations récupérées, exhaustives et complètes. Il faut donc ouvrir les données de mobilité pour améliorer l’information aux utilisateurs. Cela permet aussi de mettre en exergue de nouvelles prestations numériques.
Les données récupérées comprennent 3 éléments. On distingue les informations statiques qui recensent les arrêts, les lignes, les accessibilités aux personnes à mobilité réduite, etc. Les données fournies en temps réel font également partie des informations récupérées.
Les données dynamiques comprennent l’état du trafic ou la disponibilité des véhicules. Enfin, il existe les informations tarifaires qui concernent les coûts sociaux, les réductions, la gratuité, etc.
Tous les services sont concernés par les données récupérées, comme la disponibilité des taxis. Ici, les usagers sauront précisément les conditions ayant poussé un chauffeur de taxi à refuser une course.
Gestion des données de mobilité pour l’optimisation de l’espace public
La mobilité durable implique les agissements des usagers face à l’agencement de l’espace public, surtout dans une ville dite intelligente. Ces changements sont essentiellement dus à la gestion des données (data) de plus en plus présentes. Elles contribuent à la popularisation des modes de transport, ainsi qu’à leur évolution.
Le partage ou l’ouverture des données de mobilité constitue actuellement un enjeu stratégique majeur. Ces informations sont indispensables pour améliorer les politiques publiques liées à la mobilité et l’aménagement. Le partage de données facilite la collecte des informations sur les flux et le développement des stratégies de pilotage efficaces. Autrement dit, l’utilisateur, étant renseigné et alerté en temps réel, adaptera sa manière d’agir.
Quelques années plus tôt, le calculateur d’itinéraire n’existait pas encore (Google Maps, City Mapper, Karos, My Bus, etc.). En plus, les données n’étaient pas facilement accessibles en dehors des grandes villes. Grâce aux informations ouvertes, le nombre de communes françaises ayant accès aux calculateurs d’itinéraires a augmenté (Figeac, Auxerre, Honfleur, etc.).
Les données ouvertes favorisent une réduction des inégalités entre les territoires par rapport à l’accès aux informations de mobilité. Il existe différents types de calculateurs d’itinéraires utilisant les informations ouvertes.
En se basant sur les données fournies par les calculateurs, les usagers ont plus facilement accès aux services disponibles au sein de chaque territoire. Certains outils, comme The Treep, fournissent des données sur la base carbone de l’Ademe. Autrement dit, les usagers connaissent approximativement les émissions de carbone pour chaque itinéraire effectué, en sus des recommandations d’itinéraire.
Connaître la progression des pratiques participe au développement du transport durable. Les organismes spécialisés utilisent les données de mobilité pour établir des rapports compréhensibles et réalisables par le grand public et les décideurs. C’est le cas de l’Observatoire national du covoiturage. Il a effectivement créé un tableau de bord pour mieux suivre la progression quotidienne des pratiques du covoiturage courte distance. Grâce au tableau de bord, il sera facile d’estimer l’impact des mesures prises dans le but d’adapter d’une manière subtile les politiques publiques.
Mobility-as-a-Service : pour une meilleure gestion du flux de l’espace public
Au-delà de réfléchir à des solutions pour améliorer la mobilité des citoyens, il faut aussi rendre l’usage de l’information plus fluide. Dans cette optique, le MaaS constitue un outil efficace. Son principal intérêt c’est que l’usager peut réserver tous les services payants sur une seule plateforme. Autrement dit, il s’agit d’une recherche, d’une réservation, d’une facture sur la même plateforme. L’objectif est de favoriser des mobilités plus agréables et une multimodalité plus simple.
La Mobilité comme service est aussi appelée le MaaS (Mobility as a Service en anglais). Elle permet à ses utilisateurs d’organiser, de réserver et de régler un itinéraire intermodal sur une seule plateforme numérique.
Le MaaS permet aux collectivités de connaître les habitudes des usagers en matière de mobilité. Les données récupérées seront par la suite communiquées aux voyageurs, qui seront informés en temps réel.
Le Maas permet de :
- Diminuer la pollution engendrée par les transports. Le développement de nouveaux systèmes de transport écologiques permet de limiter l’empreinte carbone et purifier l’air ;
- Simplifier la mobilité grâce à des alternatives collectives.
Afin d’élaborer la mobilité de demain, durable de surcroît, il est important d’analyser et de visualiser les données y afférentes. Les informations axées sur la mobilité sont nombreuses. Leur partage en accès libre est essentiel au développement des collectivités ou des villes.
Mobilité durable : 7 solutions repérées dans les collectivités
La mobilité durable est une notion qui est apparue dans le cadre du concept de développement durable. Elle consiste à concevoir et mettre en place une nouvelle mobilité sur les territoires dans un…
Mobilité durable : 5 exemples à suivre
Des transports plus rapides et plus confortables : voilà un souhait unanimement partagé par les citoyens. Pour autant, le développement du trafic automobile et sa congestion a conduit à…
Mobility-as-a-Service (MaaS), c’est quoi ?
La mobilité comme service ou MaaS dans sa version anglophone, a pour but de répondre aux besoins individuels en termes de transport. En améliorant le système d’intermodalité (utilisation de…