Smart lighting : comment bien rédiger son cahier des charges ?

Mardi 8 novembre 2022
Smart lighting : comment bien rédiger son cahier des charges ?

Les collectivités territoriales sont contraintes de maîtriser leur budget en réduisant certaines dépenses. En France, l’éclairage public représente 40 % des dépenses ; un chiffre qui devrait se maintenir à la hausse au regard de l’évolutivité des tarifs de l’électricité. Par ailleurs, le parc d’ampoules, non seulement obsolète, est responsable d’une consommation non optimale de l’éclairage public, et impacte directement le bilan carbone des communes. Si à l’échelle d’un domicile individuel, le smart lighting permet de réduire la facture énergétique et participe à réduire les émissions de CO2, alors pourquoi ne pas l’appliquer à la commune ! Mais par où commencer pour rendre son éclairage public plus intelligent ? De quels équipements a besoin votre territoire ? Comment départager les offres des prestataires ? Nous faisons le point sur comment bien rédiger votre cahier des charges (CCTP/CCAP).

A quels objectifs répond le smart lighting ?

Avant d’aborder la partie plus technique du cahier des charges, il est intéressant de se concentrer sur les avantages du smart lighting pour sa commune.

En équipant ses installations d’éclairage d’objets connectés comme des capteurs IoT ou des caméras, reliés à un hyperviseur urbain par exemple, vous pouvez en autres :

  • Contrôler à distance l’éclairage : vous suivez et réduisez les consommations énergétiques (gradation, extinction…) et adaptez l’éclairage à l’usage de la ville (détection à la lanterne, programmes horaire, saisonnalité).
  • Réduire le temps d’intervention devant une incidence ;
  • Faire de la maintenance prédictive et limiter ainsi les problèmes techniques qui impacteraient les administrés ;
  • Renforcer la politique citoyenne auprès des publics plus sensibles (personnes à mobilité ou sensorialité réduite ayant un confort visuel diminué, qui ont besoin d’un éclairage performant) ;
  • Développer votre politique d’aménagement des quartiers ou équipements dans leur réhabilitation et leur valorisation ;
  • Diminuer la pollution lumineuse qui nuit à la biodiversité et aux riverains à certaines heures de la nuit ;
  • Renforcer le sentiment de sécurité des citoyens la nuit en leur permettant de se repérer facilement et de se mettre en sûreté en cas de danger.

Smart lighting : quels éléments devez-vous faire figurer dans votre cahier des charges ?

Vous êtes convaincus de l’utilité de passer au smart lighting ? Mais comment rédiger son CCTP ? Sur quels détails insister ?

1.      Faites une check-list de ce que vous attendez d’un éclairage public optimal

Il s’agit dans cette première partie de clarifier vos besoins en matière de smart lighting. Par exemple, est-ce que toutes les rues de votre territoire seront concernées ? Vous pourrez ainsi définir le nombre d’installations lumineuses à modifier/remplacer/moderniser.

Par ailleurs, votre parc d’ampoules est-il complétement obsolète ou avez-vous déjà commencé à le changer ? Un arrêté du 27 décembre 2018 interdit par exemple les éclairages orientés vers le ciel d’ici 2025, les candélabres avec des ampoules ballons seront donc à changer entièrement.

Vous pouvez également définir dans cette partie les heures de fonctionnement optimal de vos installations d’éclairage. Si votre commune intègre la démarche trame noire, vous devrez en faire mention, car elle impactera l’implantation des points lumineux. Parmi les points attendus, vous pouvez également indiquer la consommation d’énergie cible et limite que vous souhaitez atteindre.

En résumé, cette check-list doit vous servir de guide dans la rédaction du cahier des charges.

2.      Procédez à un état des lieux de l’éclairage public actuel

Cette partie permet de contextualiser le projet. Vous y indiquez son périmètre (sur quel territoire exactement s’étend-il ?), mais également le nombre de points lumineux, d’armoires de commande, et en règle générale tout ce qui doit être rénové, remplacé ou modernisé ainsi que les engagements que vous avez pris (projet de rénovation du patrimoine de la ville par exemple).

En allant dans le détail, vous pouvez par exemple préciser :

  • La catégorie d’usage de l’éclairage (et son origine publique ou privée) ;
  • Le type de lampe (LED, SHP, etc.) ;
  • La référence des candélabres installés (modèle, marque, identifiant constructeur…) ;
  • Le spectre lumineux ou à défaut la température de couleur, la puissance, le flux lumineux, l’angle d’orientation des luminaires ;

3.      Présentez vos besoins et les missions attendues

Exprimer ses besoins

Dans cette partie, vous vous concentrerez sur les équipements que vous souhaitez commander ainsi que les fonctionnalités attendues.

Par exemple, dans le cadre du smart lighting, l’éclairage public est piloté depuis une commande centralisée qui facilite l’homogénéité des allumages et des extinctions, permet une maintenance prédictive ainsi qu’une programmation selon les usages spécifiques (feux d’artifice ou autre événement, saisonnalité…).

Le prestataire choisi devra proposer un système apte à commander le nombre de luminaires et armoires dispersés sur le territoire, tel qu’un tableau de pilotage capable de gérer différentes informations (comptages, fonctionnement, évènements…). Il précisera également le support de communication privilégié (réseaux LoRaWAN privé, radio, GSM, fibres optiques…).

Voici quelques fonctionnalités auxquelles vous pourriez avoir besoin :

  • Gestion de l’inventaire du parc ;
  • Activation des objets connectés ;
  • Cartographie du parc :
  • Supervision des services ;

Il est également important pour la collectivité de s’associer à des prestataires qui prennent les mesures de sécurité optimale pour lutter contre les cyber-attaques. A cet effet, vous devez vous enquérir des informations suivantes :

  • Comment le prestataire authentifiera les accès sur les composants du système ?
  • Comment compte-t-il sécuriser ces composants ?
  • Sur quel réseau et protocole de sécurité s’appuiera-t-il pour gérer l’éclairage public ?

Présenter les missions fermes et optionnelles

Votre cahier des charges devra contenir une partie de missions fermes c’est-à-dire auxquelles devront impérativement répondre les prestataires ainsi qu’une partie de missions optionnelles, n’étant pas considérées comme éliminatoires.

Vous y ferez état du budget alloué pour ce projet (en hors taxes) ainsi que les livrables attendus (rapport avec proposition des solutions, analyses comparatives, illustrations, estimations, planning prévisionnel, annexe…) et la date de livraison.

Pour vous aider dans la rédaction du cahier des charges, n’hésitez pas à regarder ce qu’il se fait dans d’autres collectivités territoriales utilisant déjà le smart lighting comme Rennes Métropole ou encore Angers Loire Métropole. Cela pourra permettra d’affiner vos besoins.

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