La mutualisation territoriale, accélérateur de transition numérique pour les collectivités
Dans un contexte d’incertitude politique et de contrainte budgétaire, les élus peuvent hésiter à investir dans la numérisation de leur territoire. Pourtant, celle-ci s’avère rentable, économiquement et écologiquement. A fortiori si les collectivités misent sur des modèles de mutualisation territoriale. Zoom avec Sogetrel sur les ressorts d’une numérisation territoriale efficace.
Entre transition écologique et contraintes budgétaires, le pari de la mutualisation territoriale
Désormais au cœur des politiques orchestrées par les collectivités, la transition écologique et la numérisation des territoires appellent des décisions volontaristes en matière de modernisation des infrastructures et des services. Dans ce contexte, la mutualisation territoriale s’impose comme un levier stratégique pour concilier ambition écologique et maîtrise budgétaire.
Mais si les territoires précurseurs ont pu tester, piloter et partager les succès de la connectivité, nombre de collectivités se montrent encore réticentes à investir. Quel intérêt économique, quelle valeur d’usage, quel équilibre des gouvernances, quel contrôle sur les données publiques ? Beaucoup de questions légitimes dans un contexte d’incertitude politique et de contrainte budgétaire. Le premier frein à la démarche de territoire connecté étant bien sûr le questionnement de sa rentabilité financière. Investir, oui, mais à quelle échelle, pour quels retours et à quel horizon ? Autant de questions auxquelles la mutualisation territoriale peut apporter des réponses concrètes, en permettant aux collectivités de mutualiser les coûts et les expertises.
L’étude FNCCR / InfraNum : la preuve économique de l'intérêt de la numérisation
En mars 2025, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) et InfraNum, en partenariat avec la Banque des territoires, ont présenté une étude inédite sur la pertinence économique d’une démarche de numérisation et mutualisation territoriale, menée par les cabinets Tactis et Relief Carbone.
L’intention de cette étude ? Mesurer le rapport coûts/bénéfices socio-économiques d’une dynamique de territoire connecté durable à l’horizon 2035, à partir de scénarios d’adoption réalistes dans 5 domaines d’application numérique :
- télérelève des compteurs d'eau ;
- pilotage énergétique des bâtiments ;
- pilotage de l'éclairage public via les armoires de rue ;
- instrumentation des points d'apport volontaire de déchets ;
- télédétection des incendies.
Et les résultats présentent un solde coûts/bénéfices global positif, confirmant l’intérêt d’une mutualisation territoriale au service de la transformation numérique. Sur une échelle de 10 ans, qui s’étend de 2025 à 2035, l'étude projette :
1,8 milliard d’euros d’investissements
3,3 milliards de retours économiques
Le ROI présente des courbes variables selon les cas d’usage : la télérelève et la gestion énergétique des bâtiments se démarquent en l’occurrence comme deux verticales locomotives.
Adapter la transformation numérique aux réalités locales
« À chaque collectivité de décider de son approche, à son rythme, en tenant compte de sa situation, de ses priorités, de ses moyens et contraintes spécifiques. En tout état de cause - c’est l’un des grands enseignements de cette étude - les collectivités sont plus enclines à adopter les technologies numériques lorsqu'elles bénéficient du soutien de structures de mutualisation », développe Bertrand Blaise, président de la commission Territoires Connectés & Durables d’InfraNum.
L’approche de mutualisation territoriale est même qualifiée d’incontournable pour les petites communes, dont la capacité d’ingénierie est faible et qui ne disposent pas des moyens suffisants pour accéder aux marchés.
Mutualiser les moyens des territoires pour accélérer la transformation numérique
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de dogme en matière de mutualisation territoriale. Celle-ci peut concerner la simple mise en commun de cahiers des charges comme la construction de stratégies territoriales partagées. Elle peut porter en amont sur des achats groupés, ou en aval sur la mise en commun d’infrastructures.
L’historique et les spécificités de fonctionnement de chaque collectivité orientent nécessairement le contour des modèles et le choix des structures (syndicats d’énergie, syndicats numériques, groupement d’intérêt public, sociétés publiques locales, etc.).
« Là encore, c’est le pragmatisme qui prévaut. L’important est d’amorcer la dynamique. Car elle est forcément gagnante », affirme Bertrand Blaise. Une dynamique qui s’impose désormais comme un levier durable de transformation numérique et écologique, au service de territoires connectés plus efficaces et résilients.
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